Atelier-jonque de géométries spirituelles

dimanche 28 janvier 2007

In-lusio

Paidia : principe de divertissement, de turbulence, d’improvisation libre, fantaisie incontrôlée, exubérance espiègle et primesautière. Analogue à kredati (sanskrit) et à wan (chinois), liberté, énergie de l’indifférencié, manifestations spontanées de l’instinct de jeu, puissance primaire d’allégresse, de tumulte. Paidia est le pôle opposé de Ludus.

Ludus : contrainte, règle(s), plaisir qu’on éprouve à résoudre une difficulté gratuite, complément et éducation de la Paidia ; l’adversaire n’est pas un concurrent extérieur mais soi-même. La civilisation industrielle en a fait un hobby, un violon d’Ingres, mais la construction de modèles complets est féconde, c’est une des fonctions les plus hautes de l’instinct de jeu. Il propose au désir primitif des obstacles arbitraires pour s’ébattre et se divertir. En disciplinant la Paidia, il travaille à donner aux catégories fondamentales du jeu leur pureté et leur excellence.


D’après Roger Caillois (Les Jeux et les Hommes, folio).
(Photo: Y. Arthus-Bertrand)
Excellent livre sur l’esprit ludique, caractère puissant de la nature humaine, et de la vie en général.

L’illusion et le jeu ont une étymologie commune : Illusion = In-lusio, entrée en jeu (p.61).
L’ébriété géométrique, qui nous fait voir les rapports entre les êtres, vient d’une conjonction érogène du couple Paidia / Ludus.
NeD tient sa rigueur des contraintes de la perspective cavalière, la Paidia de NeD lui fait générer des jeux (Ne’Ca et Tin’Dé) aux multiples combinaisons.
Mais Paidia excite aussi bruyamment les enfants comme des moineaux échevelés, et fait vriller pas mal d’adultes pour le meilleur et pour le pire.
Alors, Ludus, c’est un peu la pratique, non ?
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