Atelier-jonque de géométries spirituelles

mardi 17 avril 2007

La Céleste

Dans le sillage émouvant de Psyché, j’ai fait une rencontre plutôt intéressante : la partie féminine du Ciel (rien que çà !).
D’après Platon, la fille d’Ouranos est la noble déesse Uranie. Elle est la Muse de l’astronomie et de la géométrie, comme par hasard! (NeD glousse…)
Déesse de la Mesure, de la médiété et des étoiles, Uranie la céleste a tout pour plaire à l'âme des téteurs en quête de la Source. Déjà, il y a un siècle, Claudel rappelait les poètes à la géométrie.




Il faut l’Angle, il faut le compas qu’ouvre avec puissance Uranie,
le compas aux deux branches rectilignes,
Qui ne se joignent qu’en ce point d’où elles s’écartent.(…)
Tu ne romps point le silence !
tu ne mêles pas à rien le bruit de la parole humaine.
O poëte, tu ne chanterais pas bien ton chant
si tu ne chantais en mesure.
Mais ta voix est nécessaire au chœur
quand ton tour est venu de prendre ta partie.
Paul Claudel, extrait de la 1ière des Cinq Grandes Odes (1910, Gallimard).



Quant à Psyché, Apulée dit que c’est grâce à l’ambroisie, breuvage des dieux offert par Jupiter, que cette mortelle accède à l’éternité.
Ah... L'ambroisie...

°
1- Uranie par Simon Vouet (1634)
2- Uranie sur le globe
3- Uranie par Georges Braque (eau-forte, 1958)
4- Photo Christian Coigny

.

4 commentaires:

Anonyme a dit…

De peur que le ciel ne me tombe sur la tête...!
En "Voiture" pour ce joli sonnet.
« Il faut finir mes jours en l’amour d’Uranie,
l' absence ni le temps ne m' en sçauroient guerir,
et je ne voy plus rien qui me pût secourir,
ni qui sceust r' appeller ma liberté bannie.
Dés long-temps je connois sa rigueur infinie,
mais pensant aux beautez pour qui je dois perir,
je benis mon martyre, et content de mourir,
je n' ose murmurer contre sa tyrannie.
Quelquefois ma raison, par de foibles discours,
m' incite à la revolte, et me promet secours ;
mais lors qu' à mon besoin je me veux servir d' elle ;
apres beaucoup de peine et d' efforts impuissans,
elle dit qu' Uranie est seule aymable et belle,
et m' y rengage plus que ne font tous mes sens ».

djaipi a dit…

Merci GDS, pour ce beau sonnet, mais de qui est-il, n’oses-tu pas dire qu’il vient de ton cellier ?
Rassuré que la Belle ne fane pas dans l'indifférence et qu’elle n’attire pas que mon seul sentiment. Amicalement

Anonyme a dit…

« Ma foi, c'est fait de moi ...

Ma foi, c'est fait de moi. Car Isabeau
M'a conjuré de lui faire un rondeau.
Cela me met en une peine extrême.
Quoi treize vers : huit en eau, cinq en ème !
Je lui ferais aussitôt un bateau.

En voilà cinq pourtant en un monceau.
Faisons-en huit, en invoquant Brodeau,
Et puis mettons : par quelque stratagème.
Ma foi, c'est fait.

Si je pouvais encor de mon cerveau
Tirer cinq vers, l'ouvrage serait beau.
Mais cependant je suis dedans l'onzième,
Et si, je crois que je fais le douzième.
En voilà treize ajusté au niveau.
Ma foi, c'est fait ! »
Ariaga t’aurait-elle abreuvé d’un aphrodisiaque concocté dans une de ces cornues… ?
Hélas, mon cher Djaipi, tu as mal lu au point de monter en voiture avec un inconnu… !
Une fois de plus, je t’invite à voyager avec :
Vincent VOITURE (1597-1648)

djaipi a dit…

tout s'éclaire !