NeD blog: août 2007

vendredi 31 août 2007

Art géospatial

Calendrier (N. Schiller)

La cartographie est un art visionnaire: ce sont les cartes qui créent des nouvelles géographies, et non l'inverse. Voici donc encore un petit couplet à propos de la magie de la cartographie. Elle a, en pratique, une forte teneur géométrique. Son usage de la vision zénithale, mêlée à des points de vues plus horizontaux fait d’une carte un singulier support de méditations.

Hémisphères ( N. Schiller)

Ne manquez pas d'aller voir au bas de cette page, il y a une version interactive dans laquelle on peut zoomer. Cliquez + ou - , ou <- ou ->, c'est un peu lent mais ça vaut la peine. Les détails de Gaïa et de la gravure sont époustouflants ! Le web serait-il le seul à proposer ce type de rapprochement ?

La suite est dans Cartophilie (10)
Bonne journée.

Cartophilie (10)

Washington cathedral mandala (N. Schiller)

Il y a quelques semaines, j’ai découvert les mandalas de Nikolas Schiller composés par tesselation à partir des images de Google map. NeD blog vous en propose deux galeries ICI.

Ball of destruction (N. Schiller)

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Pour ceux qui ressentiraient une mélancolie des origines, voici un lien vers une page web qui présente le processus tibétain traditionnel.

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Amitayus Mandala is the Buddha of Boundless Life
mysticalartoftibet.org

Voici même un petit film sur les détails de la construction... uranographique. C'est une video "amateur" mais assez complète quand même (chants, danse, tracés du mandala etc.), et le moine a un sacré compas !

Tibetan Monks in Daytona (09 :46)

mercredi 29 août 2007

Infinimmense

Le cyberespace est une constellation spectaculaire et vertigineuse d'après cette image de la topologie du web. Déjà, en juillet (voir note), j’avais été étonné par le marché des espaces virtuels comme autant de cartographies du mental et de l’illusion. Il semble que cela fasse partie des caprices de l’uranographie, excitée par son propre aspect ludique. On y rencontre d’ailleurs des cybermonstres savoureux (surtout pour des pratiquants de la non-dualité).

La blogosphère elle-même est un labyrinthe de miroirs. NeD blog n’est-il qu’une projection (de plus), un reflet, une Jonque fantôme, une ombre sur la paroi virtuelle d'un espace-caverne ?
Un blog est-il, comme chacun de nous, un écran (le rectangle de l'image ci contre) sur lequel un rayonnement produit plusieurs images ?
Ou bien est-il, un véhicule pour la pratique, un zafu amphibie (il le faut pour surmonter les déferlantes du cybermental), mais dévoué à cette géométrie spirituelle qui émane de la Source intarissable ?

Voici donc un nouvel épisode de la cartophilie qui règne encore à bord, avec les topologies du web et de l’Univers, où se pose le problème de l’illusion cosmique d’une façon similaire à celle décrite par les Instructeurs, avec J.P. Luminet qui dessine une nuance intéressante entre l’infini et l’immense.
Nous serions bel et bien analogues au macrocosme : petits mais vivants, chiffonnés mais créatifs, immenses mais pas infinis… L'hypothèse d'une cartographie de l'être est-elle à l'horizon?

La suite est dans Cartophilie (9)
Bonne journée.

Images: CyberEspace (nicolas-guillard.com), gravitational lensing (Hubblesite)

Cartophilie (9)

Cybercartes de cyberespaces...

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Topologie du Web

Les cartes deviennent des objets dynamiques, des visualisations interactives de rêves contemporains. Elles ne cherchent pas à conquérir de nouveaux espaces, elles les créent, comme si l’idée d’Espace était un jouet, au mieux un instrument musical et visuel. Déjà, les graveurs peuplaient leurs images de créatures appartenant plus à la Psyché collective qu’à l’Espace physique proprement dit.
Mais les cartes sont surtout des bons supports de méditation, car là, l’Espace a une chance de redevenir ce qu’il n'a jamais cessé d'être : un Mystère aussi beau et terrible que le mystère du microcosme.

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Images: Topologies du web (Walrus, mars 2001), cartes 3D du trafic d'Internet (nicolas-guillard.com).

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Topologie de l'Univers

La cartographie contemporaine continue d’évoluer et de se régénérer, car ce qui est troublant, un peu tragique même, c’est qu’une carte céleste devient obsolète dès l’instant où elle vient d’être faite. Mais ce n’est pas tout :
Chaque galaxie "réelle" engendre une cinquantaine d'images "fantômes". Il est impossible de reconnaître les images "réelles" des images fantômes. Si l'on note la ressemblance de ce schéma avec l'apparence du vrai ciel, on en déduit qu'il est tout à fait possible que nous vivions dans une illusion d'optique cosmique nous donnant l'impression, non pas de l'infini, mais de l'immense, alors que l'espace réel serait petit et "chiffonné".
Jean-Pierre Luminet

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Images: luth2

Voir et lire les belles pages de Jean-Pierre Luminet qui pose le problème de l’illusion cosmique, du rapport entre le réel et la perception, et de l’usage des polyèdres platoniciens pour expliquer l’architecture du monde. Lui aussi.
Il a même fait des lithographies et des gravures ! Voici sa version de la constellation Argo (comparez avec la version d'Hevelius) et sa version du Cube (au burin!).

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Galerie de J.P. Luminet

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Il y a bien-sûr une cartographie du cerveau. Il existe même une cartographie cognitive (mind mapping) qui sert entre autre pour le business et qu'on peut évidemment traduire par cartographie mentale.
De toute façon, la cartographie a de multiples aspects : il existe, à ce jour, 74 700 réponses de notre ami Goûtgool. Mais il n’est pas le seul à savoir…

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Portrait 1 (Steve Parady), Portrait 2 (anatopie.blogspot.com), Portrait 3 (w), Portrait 4 (w.erenouvelle.com).

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Epilogue provisoire
Il y a eu, récemment un débat sur France Inter (17.08.07, 12h) qui posait, à propos de l’Europe, la question de savoir si c’était un concept ou une réalité physique. Les réponses politiciennes sont toujours aussi reptiliennes, colonialistes et démagogiques.
Mais ces questions valent d’être posées : le continent humain est-il un concept ou une réalité physique ? Où sont les frontières de l’être ? Y a-t-il des frontières à l’être ? On ne peut nier les Connaissances traditionnelles qui parlent de plusieurs corps. Le corps physique est UN corps parmi d’autres. A. Desjardins a prolongé la tradition orientale qui dénombre trois corps (physique, subtil, causal) et cinq revêtements (koshas) de l’Etre (A la Recherche du Soi, La Table Ronde).

Northmilkyway (antwrp.gsfc.nasa.gov)

On ne peut manquer l’analogie entre les tracés de constellations et les réseaux d’énergies comme si l’uranographie cherchait à comprendre les systèmes (nerveux ?) de l’Univers.

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Arbre, A. Kircher (w.digital-brilliance), Chakras (w.lespasseurs)
Points d’acupuncture (w.jvgruat.com), Andromède ? (w.fotosearch.com).

On peut alors supposer que les tentatives spirituelles de représentation participent toutes à une cartographie de l’Etre. Les Enseignements ont deux aspects: pratique (travail sur soi) et théorique (connaissance de soi). Les modèles métaphysiques de l’Univers et du Microcosme qu’on trouve dans le deuxième sont autant de figures qui forment une cartographie spirituelle, utile sinon nécessaire pour le chercheur et sa pratique.

O. Fine, Worldmap, 1536 (BnF)

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mardi 28 août 2007

Solar geometry

La Jonque mouille à côté du canal où il y avait, l'autre soir et sur l'autre rive, une « batucada » sympathique. Mais, au premier plan, flottait une curieuse géologie cartographique. Même au niveau de la mer, les croisements de dimensions sont basculants. Et pourtant, le point de vue est dans le présent.
Alors, pour ne pas oublier trop vite la musique de Deep Song jouée sur NeD blog, voici ci-dessous un rappel de géométrie (art du rapport) à l’échelle de notre système solaire. Ici, les distances révèlent la présence du Nombre d'or ou phi. Entière dans sa présence, la Terre a une relation « dorée » avec le Soleil.

La suite est dans Cartophilie (8)
Bonne journée.

Images: Ourq 317 (djp), Solar geometry

lundi 27 août 2007

Cartophilie (8)

Hemisphere nord (auclairstellaire.free.fr)

Malgré l'ivresse des technologies, la cartographie joue quand même pour la famille de l’Utopie (voir billet du 30.05.07). Elle a été animée par des artistes uranographes à qui j’attribue une certaine responsabilité géométrique et spirituelle vis-à-vis de la gravure.
La topographie, comme la géométrie, est un art de la mesure. Mais elle n’est pas seulement utile à la cartographie conventionnelle et terrestre.

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1- carte du ciel hemisphère-nord (voileljf.free.fr), 2- Earth grid (w),
3- Skyglobe (w.atlasoftheunivers.com), 4- globe 3 (w.vortexmaps.com)

Les témoignages de l’astronomie contemporaine convergent de plus en plus avec les intuitions artistiques et spirituelles. D’ailleurs l’astrophysique ne semble plus pouvoir éviter les paramètres de la Beauté pour progresser dans ses compréhensions. Ci dessous, une image de l'énergie universelle selon la théorie des supercordes (voir cosmomusic).

La topographie a bien un aspect transcendental (Lacan s’en était déjà aperçu), car ce que nous prenons pour des limites serait plutôt des niveaux.
Voir cette page de R.W. Gray qui ressemble volontiers à une méditation guidée. C’est une démonstration visuelle en faveur de la géométrie spirituelle. Les animations illustrent ce que l’on peut déjà pressentir dans l’art de la tesselation - où est présent le nombre phi (R. Penrose), de la modularité (S. Jablan) et dans les tracés de géométrie sacrée.

Kite & dart (R. Penrose)

samedi 25 août 2007

Retour

Après une escapade piratée à Chronos, dans les vallons du Lubéron, retour à Paris. Surprise, il fait froid et il pleut comme en octobre. NeD blog écarquillé (c’est un comble pour une embarcation) a la boussole qui vacille.

Merci pour vos visites, et surtout aux blogfriends qui soutiennent la Jonque dans ses expéditions transformatrices.

Le dossier Cartophilie n’est pas clos. Il y avait encore quelques épisodes en chantier avant mon départ. Malgré le décalage horaire, il y a quand même quelques synchronicités. Elles sont comme des étoiles de la géométrie spirituelle.

J’avais préparé une galerie pour les gravures d’Hevelius et je viens de recevoir, de l’ami Acouphène, un lien vers le site français sympa pixheaven où l’on voit des constellations avec... la participation d’Hevelius! La petite différence est que pixheaven l’a vu passer en Bretagne. Ici, c’est la version 2006 d’Andromède.

La suite dans Cartophilie (7).
Bonne journée.

Images: Luberon 301 (djp), Andromède (pixheaven.net)

Cartophilie (7)

Sciences, gravure-1666 (BnF).

Voici une liste webliographique de 25 graveurs parmi ceux qui sont hébergés chez atlascoelestis ou lindahall, et à qui j’ai emprunté une image pour suivre le fil d’Andromède (billet précédent). Certains sont peut-être dans la gravure de Chéreau que j’ai reconstitué.
D'abord, deux liens :
Voir une galerie de leurs Hémisphères
Voir une galerie de Mandalas uranographiques
Une mention particulière de NeD blog pour Cellarius (malheureusement, je n'ai pas trouvé sa version d'Andromède), Hevelius et Flamsteed auxquels j'ai consacré une galerie.
La liste est chronologique.

Cellarius, frontispice, détail.

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Les graveurs d' atlascoelestis

Anonimo de Leide
Manuscrit du IX°, Biblioteca dell'Università di Leida

Petrus Apianus (1495-1552),
Astronomicum Caesareum, Ingolstadt, 1540.
Frontispice puissant et belles planches
*Andromède et centaure

Anonimo
La creazione del cielo a Palazzo Besta, Teglio, circa 1550
*Andromède

Hugo Grotius
Syntagma arateorum, Leiden 1600
**Andromède

Andrea Cellarius
Atlas coelestis seu armonia macrocosmica, Amsterdam 1661
Beaux globes célestes

Allain Manesson Mallet
Description de l’univers, Paris, 1683
*Andromède

Joannis Hevelius
Uranographia, Dantzig, 1690
*Andromède

Georg Christoph Eimmart (1638-1705)
*Andromède

Philippe De La Hire (1640-1718)
Le Globe Celeste representé en deux Plans Hemispheres, Paris 1719

Henri Abraham Chatelain (1684-1743)
Premiere Carte pour l'Introduction à l'Histoire du Monde, où l'on remarque la Sphere, le Globe Celeste et les differents Systemes du Monde, Amsterdam 1719
*Andromède

John Bevis
Atlas Celeste, Londres, 1750
*Andromède

Nicolas Louis de Lacaille (1713-1762)
Planisphère contenant les constellations célestes
comprises entre le Pôle Austral et le Tropique du Capricorne, Paris, 1756
*Andromède

Cristian Friedrich Rudiger
Anleitung zur Kentnis des Gestirnten Himmels, Leipzig, 1786
*Andromède

Karl FriedrichVollrath Hoffmann
Himmelsatlas fur Freunde und Liebaber der Sternkunde zu zeichen, Stuttgart 1835 **Andromède

E.H.Burritt
Atlas, the geography of heavens, 1835
*Andromède

Francesco Costantino Marmocchi
Planisferion Celeste, Turin, 1862
* Andromède

Asa Smith
Smith's Illustrated Astronomy, Boston 1870
Belles planches en negatif
*Andromède

Eduard Heis
Neuer Himmels-Atlas, Coeln 1872
**Andromède

Camille Flammarion
Atlas Céleste, Paris, 1877
*Andromède

Ferdinando Meucci (1823-1893)
Il Globo Celeste Arabico del secol XI, Florence, 1878
* Andromède

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Les graveurs de lindahall:

Tico Brahe, Astronomical conjectur, 1632

Johan Leonard Rost, Atlas Portatilis Coelestis, 1723
(Belles pages de géométries, les personnages, un peu moins)

Christoph Semler, Coelum Stellatum in Quo Asterismi, 1731
*Andromède

John Flamsteed, Atlas coelestis, 1729, Atlas céleste, 1778
*Andromède

Christian Golbach, 1799
*Andromède

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jeudi 16 août 2007

Entr'espace

Entre deux, entre deux mondes…

Mystère de l’Autre (monde) et de Sa présence.
Ambiguïtés de l’entre espace(s), là où peut-être les paroles ont une vulnérabilité qui les rend justes.

La cartophilie ferait-elle croire qu'elle est comme l’ambroisie ? Elle vient de permettre, ces jours-ci, la découverte de la plus grande ville du monde (Angkor) âgée d'environ 10.000 ans. Alors, le chant de mes "vieux" graveurs (et NeD blog, par la même occasion) auraient-ils encore une petite chance?

Pour quelques jours, l’entre-monde me happe loin de la blogosphère, c'est-à-dire de l’ordi.

Bonnes journées et bonnes nuits.

Carto (BnF)

Cartophilie (6)

Après les 4 pèlerins, voici deux autres artistes cartographes rencontrés sur le site lindahall.

Johan Bayer, Uranometria, 1603.
Julius Schiller, Coelum Stellarum Christianum, 1627.

Le deuxième a bien essayé de "christianiser" les constellations, l’idée n’est pas fameuse mais… Il n’en reste pas moins un excellent graveur et les fichiers de ses gravures sont grand format ! Il semble (?) qu’il se soit servi du traité de Bayer. L’éditeur lindahall, en tout cas, les met en parallèle.
J’ai retenu les gravures les plus sympathiques de Schiller (malgré la triste et incompréhensible version d’Andromède) avec à leur gauche la version antérieure – et universelle de Bayer, pour constituer ce duo cosmographique.